Trois questions à Erwann Binet
- Erwann Binet
- 10 juin 2016
- 2 min de lecture

Quelles mesures vous paraissent nécessaires pour aider nos agriculteurs ?
Sous la présidence d’André Vallini et la délégation de Christian Nucci, la politique agricole du Département s’est considérablement étoffée pour soutenir les exploitants et développer sa qualité et atteindre une réputation confirmée, afin de dégager de la valeur ajoutée au seul intérêt des agriculteurs et de pérenniser la ferme iséroise.
Cette majorité accompagnait la maîtrise sanitaire en mettant à disposition le laboratoire vétérinaire pour analyser l’état sanitaire des cheptels et des produits fermiers afin d’assurer la survie de la filière viande. Elle renforçait la labellisation « agriculture biologique » en sollicitant les organismes partenaires du Département ou encore par le lancement de l’opération départementale « Mettons l’Isère dans nos assiettes » pour faire connaître nos produits, assurer l’alimentation en partie dans les collèges par des producteurs locaux.
Ces actions étaient conduites en partenariat avec les différentes instances agricoles en respectant le pluralisme tant professionnel qu’associatif.
Le département proposait également des aides financières pour créer ou améliorer les outils de production agricoles : le soutien à la commercialisation : vente directe à la ferme et organisation de circuits courts, la participation aux investissements mobiliers et immobiliers pour la transformation des produits agricoles alimentaires, le soutien dans le cadre du plan de modernisation des bâtiments d’élevage, l’installation des filets paragrêle, l’accompagnement financier pour réaliser des aménagements en alpage et des actions liées au pastoralisme. A cela, s’ajoutait l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs depuis moins de 5 ans ou en voie d’installation.
Ainsi, de l’installation à la commercialisation de ses produits, l’agriculteur isérois bénéficiait d’un conseil et d’un soutien adaptés et pérennes à sa situation personnelle.
En quoi les décisions de l'exécutif actuel vous posent problème ?
La création par la nouvelle majorité d’une aide d’urgence pour la filière d’élevage, attribuée à toutes les exploitations iséroises du secteur sans considération de leur situation financière et sans concertation préalable avec tous les partenaires (Chambre d’Agriculture, organisations de producteurs…), ne nous parait ni efficace ni équitable. Cette politique clientéliste qui a saupoudré avec largesse nos éleveurs n’apporte aucune garantie pour la viabilité des exploitations. Les agriculteurs, quel que soit leur domaine de production, ne parviendront pas à surmonter la crise avec une politique locale qui se définit par de simples coups de subventions.
Et c’est également accentuer la dépendance économique de certains de nos agriculteurs aux subventions publiques. Il faudrait continuer, comme sous le précédent mandat, à proposer des dispositifs adaptés et innovants, afin que l’agriculture iséroise soit performante et en capacité de s’inscrire dans une politique plus large de conquête de marchés.
Dans une période de grande difficulté, le gouvernement a développé des efforts sans compter pour que l’agriculture française soit prise en compte au niveau européen.
C’est un combat qui continue d’animer le Groupe socialiste et apparenté.